Conseil dEtat: lessentiel est ailleurs
Conseil dEtat: lessentiel est ailleurs
La campagne électorale pour le Conseil dEtat à Genève est particulièrement plate et sans guère de contenu politique, malgré les sourires des candidat-e-s sur les affiches, la mobilisation des électeurs/trices sera faible…
Au lendemain de lélection au Grand Conseil, solidaritéS sest livré en AG une première analyse – à chaud – des résultats1 et déterminé la position de fond de notre mouvement en vue de lAssemblée de délégué-e-s de lAlliance de Gauche (ADG) du 12 octobre concernant les élections au Conseil dEtat. La majorité des membres et sympathisant-e-s présents a appuyé une position selon laquelle, en résumé:
- · LADG ne devrait PAS présenter de candidat-e lors de cette élection. Revendiquer un siège au Conseil dEtat avec la large majorité de droite – appuyée par lUDC – existant au Grand Conseil était selon eux fournir potentiellement un-e otage à la droite. Présenter une candidature fut elle dite «de combat» comme «revanche» ou «deuxième tour» permettant de corriger les résultats du vote du dimanche précédent correspondrait plutôt à propager des illusions. Au contraire, lADG doit se profiler comme une opposition conséquente en articulant les terrains parlementaire syndical, social et associatif, face à la politique de démontage social dont les premiers effets vont commencer à se faire sentir très rapidement… Dans ce sens, le fait de ne pas présenter de candidat-e au Conseil dEtat serait au contraire un message fort disant que lessentiel est ailleurs. Y renoncer au bénéfice dune participation à quelques débats médiatisés et dune «présence» dans une campagne qui sera oubliée dans quelques semaines serait une erreur. Par ailleurs, lADG a les moyens de se faire entendre et dêtre présente aujourdhui, par exemple en faisant aboutir rapidement notre initiative cantonale sur lassurance maladie.
- · LADG devrait – sans déposer de bulletin de vote propre – appeler à voter pour les candidat-e-s socialistes et verts (Calmy, Cramer, Moutinot). Non pas que nous pensions que ceux-ci pourraient, par leur présence au Conseil dEtat, sérieusement «limiter la casse» par en haut, mais parce quon ne peut pas prendre la responsabilité doffrir un, deux ou trois sièges sur un plateau à des partis dont le programme proclamé est ouvertement antisocial. Notre soutien ne saurait être autre que critique, en indiquant que nous nhésiterions pas à les combattre, comme nous lavons fait au moment du plan daustérité antisocial en 1998, sils renoncent à défendre un certain nombre dacquis sociaux (et écologiques) essentiels, obtenus notamment lors de cette dernière législature (fiscalité, prestations sociales, pas dattaques à la fonction publique, pas de mesures de privatisation, etc.)
Or, au lendemain de cette prise de position nous avons appris que le Parti du Travail défendait, comme dailleurs certains de nos membres, la nécessité dune candidature «de combat» émanant des rangs de lADG et que si celle-ci ne se lançait pas, le PdT – comme il avait évidemment le droit de le faire – annoncerait une candidature propre. LADG aurait, dans ce cas, eu de facto un-e candidat-e quelle naurait pas choisi, ce qui aurait été paradoxal. En outre, léchec probable de cette candidature aurait pu être imputé à solidaritéS ou aux Indépendants, tous deux opposés à cet exercice.
Pour décider de notre réaction face à cette nouvelle donne, solidaritéS a réuni une nouvelle assemblée, en urgence. Celle-ci a décidé, tout en maintenant notre position de fond:
- de ne pas faire barrage a la présentation dun-e candidat-e sous létiquette de lADG.
- de proposer, la présentation de lun ou lautre des premiers élus de solidaritéS sur la liste au Grand Conseil.
- mais le cas échéant de ne pas sopposer à la candidature dErica Deuber-Pauli, une femme dont le résultat dans lélection au parlement était meilleur que celui des camarades que nous pouvions proposer.
Or cest bien Erica, quont proposé les délégué-e-s du PdT en Assemblée de lADG et qui est aujourdhui candidate de notre Alliance au Conseil dEtat. Elle a des chances, minces, mais réelles, dêtre élue. Malheureusement ce serait sans doute moins en tirant profit dune remobilisation de lélectorat de gauche, mais bien plutôt dune éventuelle division de la droite, chacun-e des partis de lEntente bourgeoise cherchant à protéger les siens. Par ailleurs, laspect «candidature de combat», défendu par le PdT au départ, sest assez largement effacé dans les faits au profit de la campagne assez personnelle qui se coule dans le moule du passage obligé médiatique de ce genre dexercice. Au lendemain de cette élection, nous devrons faire un bilan collectif, à solidaritéS et dans le cadre de lADG, sur lensemble de cet exercice
Linitiative populaire cantonale, lancée par lADG «Pour une caisse dassurance-maladie publique à but social et pour la défense du service public» va aboutir. Environ 8000 signatures sont rentrées. Il en manque encore pourtant quelques milliers et un effort militant est à lordre du jour. Signez et faites signer linitiative! Des listes sont disponibles au secrétariat de solidaritéS (tél. 740 07 40).
1 Voir solidaritéS n° 135.